Courir, sauter, danser est bénéfique. Et pas seulement pour nous… aussi à la société, à ceux qu’elle ne regarde plus. Explications avec le programme « Sport pour Toit ».

Le sport est bon pour le moral… et la réinsertion. C’est en partant de cette idée qu’Alexandre Valensi, 25 ans, a initié le projet Sport pour Toit qui vise à réinsérer des sans-abri via une activité physique. Pendant son service civique en 2014, qu’il rejoint à travers le programme Rêve et Réalise, il met en place un premier projet qui va toucher « 300 personnes en six mois ».
Il décide ensuite de le poursuivre avec l’association Viacti afin de le pérenniser. « Avant de réinsérer une personne, il faut remobiliser ses capacités physiques, mentales. Le sport offre ça. » Psychologue du sport, Sébastien Magne développe : « Il permet de mieux respirer, une meilleure oxygénation du cerveau, de mettre ses idées au clair. » La preuve, à Strasbourg, le sport est même prescrit sur ordonnance !
Source de plaisir
La pratique sportive aide aussi à reprendre confiance en soi. « Mais ce n’est gagné que si on travaille dans la régularité, explique Alexandre Valensi. Il faut miser sur le plaisir pour que les participants reviennent à la séance d’après. »
Et il n’y a pas besoin d’être un grand sportif pour en ressentir immédiatement les effets. « Grâce à la sécrétion d’endorphine, cette « hormone du bonheur », le sport peut jouer un rôle d’antidépresseur. Il ne résout pas les problèmes mais pendant une heure, on les oublie », complète Sébastien Magne.
« Avoir une activité physique, c’est avoir un repère, un cadre, un moment de la semaine où on va retrouver d’autres personnes, reprend Alexandre Valensi. En donnant le goût du sport, on donne le goût de l’effort, on prend conscience de notre capacité à faire des choses. » .
Ni compétition, ni hobby
Pour toutes ces raisons, Sport pour Toit transmet une autre vision d’une pratique qui n’est ni rattachée à la compétition ni à un loisir. C’est un rendez-vous où l’activité physique est replacée au cœur des préoccupations. « Quand on sait que l’espérance de vie des personnes dans la rue est de 55 ans et que les maladies cardiovasculaires sont une des principales causes de mortalité, on ne doute pas de la nécessité de notre action. »
Un esprit collectif
D’autres associations envisagent le sport comme un tremplin. L’Académie Christophe Tiozzo, par exemple, met la boxe anglaise au service de l’insertion sociale et professionnelle.
En Afghanistan, l’association allemande Skateistan initie des jeunes filles au skate, afin de leur faire découvrir une nouvelle culture et d’embellir leur quotidien.
De son côté, Sport pour Toit est associé à différentes structures (La mie de pain, les Petits Frères des Pauvres, le Groupe SOS…) qui se rencontrent lors d’une semaine sportive quand les vacances arrivent : marche, tennis de table, foot, basket… Un terrain neutre où chacun se met en mouvement pour trouver sa place. Tout l’enjeu ensuite est de transformer l’essai dans la vie quotidienne.
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