Agir au quotidien
Rien ne se jette ! Bienvenue dans les coulisses d’une ressourcerie
Publié le 16 octobre 2014
Imaginez un endroit qui collecterait des tonnes de rebus mais qui ne serait pas une déchetterie. Plutôt un centre de tri et une boutique, qui crée de l’emploi et préserve la planète. Il existe comme ça plus de 2000 lieux de réemploi en France. Say Yess a visité les coulisses de la ressourcerie L’Interloque.

Petites robes et manteau de fourrure, synthétiseur et frigos, armoires et plats à tajine… La boutique L’Interloque, située dans le centre de Paris, est le paradis des acheteurs d’occasion. Ces objets ont un point commun : à un moment de leur existence, ils ont failli basculer dans le monde obscur des déchets.
Le lieu de collecte jouxte la boutique et une jeune passante pose la question qui nous intéresse : « Bonjour, qu’est-ce qu’il se passe ici ? ». Devant elle, des bacs de câbles, des pneus de vélo, des cartons de livres et de vaisselle. « Vous avez, chez vous, des choses qui ne sont plus utiles ?, lui demande en retour Thibaut Brosson, 30 ans, chargé de communication.
– Par exemple un vieil ordi, une imprimante ?
– Oui, en bon état ou pas.
– Des vêtements ?
– Tout sauf les ampoules et la literie. On les récupère pour faire de la prévention contre les déchets. Là-bas (il désigne la vitrine un peu plus loin dans la rue), c’est la boutique où on met ce qu’on peut revendre. Sinon ça part dans des filières de recyclage. »
Le réemploi, plus écolo que le recyclage
Rien qu’en 2013, L’Interloque a récupéré plus de 330 tonnes de matériel, apporté par les habitants ou collecté dans le quartier en vélo-triporteur. Autant de camions de poubelle en moins dans les rues, de deniers publics investis ailleurs et de déchets non-incinérés.
Les 21 salariés – dont une partie en insertion – ont trouvé des filons de recyclage pour presque tout, des vieux CD aux palettes de transport. Et surtout, ils ont nettoyé, réparé et revendu plus de la moitié du butin.
Les villes doivent couper la circulation à cause des pics de pollution et de l’asthme, et nous on continue à produire n’importe quoi ? »
« Le réemploi est écologiquement plus compatible que le recyclage. Pas besoin de camion pour le transport, ni d’énergie pour chauffer ou couper la matière », explique Giancarlo Pinna, enragé du gaspillage et fondateur de l’endroit. Avec sa faconde à l’italienne, il se fixe surtout une mission de sensibilisation : « Ce n’est pas de l’écologie, c’est du civisme, de l’éducation urbaine ! Les villes doivent couper la circulation à cause des pics de pollution et de l’asthme, et nous on continue à produire et à acheter n’importe quoi ? »
Les Sherlock Holmes du réemploi
Une fois pesés, les trésors passent entre les mains expertes de « techniciens du réemploi » comme Yann Reguigne, en pleine analyse d’un appareil photo. « On vérifie le chargeur, la carte mémoire, l’alimentation… Si une fonction déconne, ça part au recyclage », dit-il. Près de lui, une cafetière à l’italienne côtoie des glissières en métal et un narguilé, dans la poubelle des « métaux blancs non ferreux ».
Si l’objet est apte au service, en revanche, il prend place dans la boutique. Reste la délicate mission de lui donner une valeur. « C’est en fonction de l’état, du prix sur internet et de la nécessité. Un objet très quotidien doit être accessible, explique Thibaut Brosson en montrant un petit four, quasi-neuf, vendu 40 euros. En revanche on ne va pas brader un fauteuil design ni ce sweat, qui porte encore l’étiquette du prix. »
Les Sherlock Holmes du réemploi se heurtent parfois à des défis – comme une immense table de mixage, héritée d’un studio de radio –, ou à des énigmes. « Regardez cet objet qu’on nous a déposé », dit Thibaut Brosson en ouvrant un écrin rectangulaire. A l’intérieur, une sorte de couteau, équipé d’un cylindre. « On a découvert que c’était une autorette, un vieil appareil pour rouler les cigarettes », sourit-il.
Prédiction pour l’avenir : valoriser les objets délaissés dans vos placards va devenir un vrai métier.
Pour trouver la ressourcerie la plus proche de chez vous, une carte de France est disponible sur le site du Réseau des Ressourceries

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Création d’activité: l’association n’est pas la seule solution - Say Yess
Publié le 03 août 2017
[…] de créer une ressourcerie dans le Pays d’Issoire, près de Clermont-Ferrand. Si plus de 90% des ressourceries choisissent le statut associatif, ils n’ont pas voulu foncer tête baissée, et ont pris le temps […]
La redaction
Publié le 12 septembre 2016
Bonjour Eve, vous êtes sur le site d'un média, il s'agit d'un article parlant de la ressourcerie. Aussi, je vous invite à les contacter directement afin d'avoir des informations par rapport au caoutchouc. Belle réussite dans votre projet, la rédaction de Say Yess
Gicquiau
Publié le 08 septembre 2016
Bonjour, Bonjour, Je suis actuellement étudiante en diplôme des métiers d'arts, et souhaite réaliser un projet de diplôme autour du caoutchouc. J'aurais aimé savoir si vous travaillez le caoutchouc et/ou si vous le récupériez ? Merci pour votre aide, GICQUIAU Eve
valerie mattelin
Publié le 22 août 2016
Et aussi le tri d Emma a roanne city
La redaction
Publié le 15 février 2016
Bonjour, merci d'apprécier notre "sympathique" article. Il s'agit d'un reportage, donc généralement, dans un seul lieu. En l’occurrence, l'une des premières ressourceries de Paris. Une carte, en lien, permet aux lecteurs de trouver celle qui est la plus proche de chez eux. Sur le reste, Say Yess offre une première sensibilisation, aux personnes intéressées de se renseigner davantage !
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