Tendances de l'emploi
ESS et travailleurs handicapés : une relation « gagnant-gagnant »
Publié le 31 octobre 2013
Dans l’économie sociale et solidaire, chacun peut trouver sa place. De par sa culture, le secteur est sensibilisé à la question du handicap, et donne leur chance à des travailleurs qui ont des compétences à faire valoir.

Amel Chekkal, 25 ans, accueille chaque jour les visiteurs et résidents d’un établissement pour personnes âgées de l’Arepa, à Meudon, en région parisienne. Un emploi en cohérence avec le profil de la jeune femme, qui ne peut porter de charges lourdes. Comme elle, de nombreuses personnes en situation de handicap ont trouvé un emploi dans le domaine de l’Economie sociale et solidaire. « Notre secteur porte des valeurs de solidarité, je voulais employer une personne handicapée», explique le directeur de l’établissement, Thierry Hanesse.
« Amel a des qualités, elle sait parler avec douceur avec nos résidents, souvent angoissés ! », se félicite-t-il. Et la jeune femme se plaît dans son travail : «Il demande du sang froid, mais j’aime aider les autres. Un jour peut-être, je créerai moi-même une association », dit-elle.
«Les candidats ne sont pas recrutés parce qu’ils sont handicapés, mais pour ce qu’ils apportent à l’entreprise», confirme Lionel Rolland, directeur de Cap emploi Savoie-Mont-Blanc, l’organisme qui aide les personnes handicapées à accéder à l’emploi. Sur son territoire, 55% des travailleurs accompagnés par Cap emploi qui trouvent un poste ne bénéficient d’aucune aide. A l’inverse, 45 % d’entre eux reçoivent un soutien, que ce soit un contrat aidé ou l’entrée dans une « entreprise adaptée ». Ces dernières sont des entreprises à part entière dont la spécificité est d’employer au moins 80% de travailleurs handicapés.
Un accompagnement rapproché dans les Esat
Les personnes dont l’autonomie est insuffisante pour travailler en milieu ordinaire ou en entreprise adaptée peuvent rejoindre un Esat (Établissement et services d’aide par le travail), qui leur propose des activités professionnelles et un soutien médico-social.
« Les travailleurs nous sont adressés par les MDPH [Maisons départementales des personnes handicapées, ndlr] », explique Daniel Bréval, de l’association Papillons Blancs de l’Eure, qui chapeaute 5 Esat accueillant des personnes handicapées mentales sur diverses activités : sous-traitance (conditionnement ou montage), services (entretien des espaces verts…), productions propres (produits d’entretien bio, cosmétiques…).
«Les travailleurs sont accompagnés par un service medico-social. Pour ce qui touche à la production, ils sont affectés à une équipe encadrée par un moniteur d’atelier qui est également leur référent pour l’accompagnement quotidien.» Avec chacun d’entre eux est défini un projet d’accompagnement personnalisé, qui permet d’évoluer soi au sein d’un même poste, sois vers un autre métier, parfois à l’aide d’une formation.
D’autre part, des activités dites « de soutien » (activités sportives, artistiques, soutien scolaire…) sont également mises en place : « Par exemple, sur Evreux, nous avons créé une équipe de football », indique Daniel Bréval. Au-delà de l’emploi, ces personnes sont donc accompagnées par leur employeur vers plus d’autonomie.
C’est l’agence Cap emploi qui guide les personnes en situation de handicap dans leurs recherches. Pour cela deux conditions : être reconnu comme travailleur handicapé et s’inscrire d’abord à Pôle emploi. Ceci fait, la première étape consiste en un bilan de la situation: « On s’assure que le projet professionnel est réaliste, on évalue les éventuels besoins d’adaptation d’un poste de travail, les possibles besoins en formation… », explique Lionel Rolland, directeur de Cap emploi Savoie-Mont-Blanc. En parallèle, l’agence Cap emploi centralise les offres des entreprises du territoire, et travaille avec elles pour qu’elles adaptent leurs demandes aux particularités des candidats (matériel, organisation du travail…). «Les structures de l’ESS, particulièrement, sont philosophiquement sensibilisées à la question», indique Lionel Rolland. Sont impliqués aussi l’Agefiph et le FIPHFP (fonds nationaux d’aides publiques à l’adaptation du poste), des médecins, psychologues, organismes de formation… Pour toutes les démarches, les MDPH, dans chaque département, peuvent également orienter les personnes en situation de handicap et leurs familles. Enfin, du 18 au 24 novembre 2013, l’Adapt organise la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. L’occasion de rencontrer des employeurs et des structures pouvant aider à la recherche d’emploi.
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2 commentaires
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muondo
Publié le 24 novembre 2013
bravo!
ESS et travailleurs handicapés : une rel...
Publié le 12 novembre 2013
[...] Dans l’économie sociale et solidaire, chacun peut trouver sa place. De par sa culture, le secteur est sensibilisé à la question du handicap, et donne leur chance à des travailleurs qui ont des compétences à faire valoir. [...]