Des idées pour s'engager
Violences contre les filles et les femmes : on peut tou(te)s agir !
Publié le 16 octobre 2017
Statistiquement, nous connaissons tous une fille ou une femme victime de violences : une sur trois est concernée au cours de sa vie ! Il ne s’agit pas seulement de coups ou d’abus physiques, il y a aussi les mots qui font mal, les regards qui agressent… Et chacun(e) peut s’engager contre ce fléau.

Dans la rue ou les transports, se comporter en allié(e)
Dès qu’elle prend le bus ou le métro, Joan Gachignard, 29 ans, est aux aguets : « Si un homme a un regard très insistant sur une femme, je vais me mettre à côté d’elle ou bien regarder l’homme de façon très insistante aussi. S’il insiste pour lui parler alors qu’elle n’a pas envie, je peux me placer entre les deux, ou dire à l’homme de laisser mon amie tranquille. Je viens en alliée, pas en grande sauveuse. »
Une fois débarrassées de leur agresseur, les femmes la remercient, soulagées. « Certaines ont parfois besoin d’un câlin. Rien qu’un regard ou une parole insultante, c’est hyper violent, poursuit la militante. On est tous acteurs et actrices ! Si quelque chose nous met mal à l’aise, il faut réagir, verbaliser. »
En fait, Joan est militante de l’association En avant toute(s), qui sensibilise contre les violences envers les filles et les jeunes femmes. Elle-même a subi des abus au sein de son couple lorsqu’elle était plus jeune et elle l’assure : « Savoir que des soutiens existent, ça incite à demander de l’aide. » C’est donc à chacun(e) de ne rien laisser passer au quotidien !
Entre amis, réagir aux situations anormales
Même entre potes, sans virer en moralisateur/trice lourdingue, on peut mettre le doigt sur les situations anormales. « Une fois, alors qu’une amie racontait quelque chose, son copain lui a coupé la parole et l’a reprise de façon un peu méprisante. J’ai trouvé un moment, après, pour dire au garçon que ça m’avait mise mal à l’aise, qu’il aurait pu attendre qu’elle termine sa phrase. Du coup, mon amie aussi a pu dire à son copain que ça avait été violent », raconte encore Joan.
L’association En avant toute(s) forme ses bénévoles pour savoir comment écouter correctement les victimes. « Il y a cinq phrases clés, comme ‘Ce n’est pas ta faute’, ‘Je te crois’ ou encore ‘Il n’avait pas le droit’, souligne Louise Delavier, l’une des co-fondatrices. C’est de la bienveillance en action, ça aide les personnes à se confier. »

Orienter vers des pros qui écoutent et conseillent
Si vous soupçonnez une relation violente dans votre entourage, il existe des ressources à portée de clic ou au coin de la rue. Le site de l’association En avant toute(s), par exemple, propose aux 15-25 ans des quizz pour « tester » si une relation de couple est saine ou encore un tchat, trois fois par semaine, pour celles qui se posent des questions sur leur relation.

Si la personne victime le souhaite, elle peut aussi appeler le 3919, un numéro d’écoute anonyme et gratuit sur ces questions. Ou encore aller rencontrer les juristes et les psychologues des nombreux CIDFF, présents dans toutes les régions (Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille).

Si la violence est liée à un mariage forcé ou à l’excision, il existe aussi la fédération GAMS, l’association Voix de femmes ou le réseau « Excision, parlons-en ». « Les mutilations génitales concernent des filles en France aussi : on estime que parmi les filles dont les parents viennent de pays qui pratiquent l’excision, comme le Mali ou le Sénégal, 3 sur 10 sont excisées », rappelle Juliette Vogt, la jeune coordinatrice du réseau. Avec cette info en tête, chacun(e) peut aider ses amies à être vigilantes et à se faire aider si besoin.
Rejoindre une association, quels que soient vos talents
Que vous ayez des dons de web-manager, de comptable ou simplement du bagou, les associations contre les violences ont besoin de vos talents ! « En avant tout(e)s » a besoin de bras pour la communication, la recherche de financements ou encore pour tracter dans la rue et tenir des stands sur les festivals comme Solidays ou Rock en Seine.

Vous pourrez aussi intégrer le pôle Prévention de l’association, que coordonne Joan. Il intervient notamment dans les collèges et les lycées pour casser les préjugés liés au genre. « Les différences, si on en fait des inégalités, finissent par créer des fossés, souligne la jeune femme. Au cours d’un débat, par exemple, un élève a réalisé que la phrase ‘jouer comme une fille’, qu’il emploie au foot avec ses copains, n’était pas juste envers les filles. On les amène à se poser des questions et à déconstruire des choses inscrites dans l’éducation. »
Juliette Vogt, elle, recrute des bénévoles pour le réseau « Excision, parlons-en », afin de briser le tabou. Le réseau a lancé une campagne de prévention pour les ados, monté une plateforme à l’attention des pros comme les médecins ou les éducateurs, et organise régulièrement des conférences. Autant d’actions pour lesquelles il y a besoin de monde : les violences, ça se combat avant tout par la prise de conscience !

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