Dis-moi pourquoi tu bosses
Mathieu, chargé de mission service civique pour Unis-Cité
Publié le 21 juin 2017
Unis-Cité est l’association pionnière du service civique en France. Née en 1994, elle compte aujourd’hui 250 salariés et accompagne chaque année près de 3600 jeunes. Mathieu Demare, 31 ans, y est chargé de mission service civique, un poste aux frontières nouvelles.

Dans les bureaux d’Unis-Cité Auvergne-Rhône-Alpes, l’ambiance est animée. Sous les commentaires amusés de ses collègues, Mathieu, l’un des plus anciens des 33 salariés, retrace ses huit années au sein de l’association. « Je suis arrivé chez Unis-Cité en tant que volontaire, orienté par la mission locale ». Après des études de géographie, son service civil (ex-service civique) lui ouvre de nouveaux horizons : il monte des projets en lien avec une communauté Emmaüs, des membres du réseau de Cocagne et la Ligue pour la protection des oiseaux. Au bout de 9 mois, une opportunité se présente et l’ancien volontaire devient coordinateur et salarié d’Unis-Cité Auvergne-Rhône-Alpes.
Le service civique un engagement au service de l’intérêt général de 6 à 9 mois ouvert aux 16-25 ans. Sans condition de diplôme, les volontaires rendent visite à des personnes âgées isolées, accompagnent des familles dans les quartiers populaires pour adopter des écogestes ou créent du lien social… Le volontaire est rémunéré et accompagné tout au long de son parcours.
Les missions de Mathieu évoluent en même temps que l’association grandit. Après avoir créé l’antenne d’Unis-Cité en Bretagne, il devient l’un des premiers chargés de mission service civique en 2016. L’objectif derrière ce nom de poste vague : s’appuyer sur le savoir-faire d’Unis-Cité pour aider les structures locales à accueillir des volontaires. « Des associations et collectivités prennent des services civiques mais ne savent pas trop faire. Ils font appel à nous ! », explique-t-il. Et avec la montée en charge du service civique, soutenue par l’Etat, les besoins en accompagnement sont de plus en plus nombreux.
Pour faciliter cette démarche d’accueil, Mathieu et sa binôme forment chaque année plus de 1100 tuteurs (des responsables de structures d’accueil). Ils accompagnent aussi des structures partenaires de manière plus individuelle : ils les aident dans la définition des missions des volontaires (lutter contre le gaspillage alimentaire dans les collèges, améliorer la sécurité des collégiens dans les transports…), leur expliquent la méthodologie de recrutement… « On va accompagner ces structures tout au long de la mission. C’est un soulagement pour eux », explique Mathieu.
On accompagne les tuteurs tout au long de leur mission.
En cohérence avec son ancien poste de coordinateur, Mathieu continue aussi à accompagner une cinquantaine de volontaires par an. « Je suis présent à chaque phase, de leur sélection à l’après-volontariat. Je réalise des entretiens individuels. » Avec ses collègues, ils organisent les formations civiques citoyennes. « Pendant leur période d’engagement, les volontaires vont se former sur des thématiques bien plus générales que ce qu’ils font sur le terrain : la laïcité, le fonctionnement de la vie de la cité… »
« Il y a toujours de nouvelles choses à faire »
Travaillant avec de multiples partenaires, Mathieu l’avoue : son carnet d’adresses est bien rempli et des opportunités de poste se présentent parfois à lui. « Mais j’aime ce que je fais et je reste. Il y a toujours de nouvelles choses à faire. Aucune année ne ressemble à une autre ! » Le trentenaire, qui a « la culture associative », a conscience de l’utilité sociale de ses actions. Des jeunes viennent le voir bien après la fin de leur service civique. « C’est incroyable tout ce que leur apporte cette expérience. Ça fonctionne ! ».
L’association offre de l’autonomie et de la place pour l’innovation.
Autre source de motivation pour Mathieu : plus de 20 ans après sa création, Unis-Cité a gardé sa capacité d’innovation. « L’association offre de l’autonomie et de la place pour l’innovation tant que les idées de chacun sont cohérentes avec les valeurs de la structure. » Le service civique connaît une forte croissante avec le soutien de l’Etat, les équipes d’Unis-Cité doivent sans cesse dénicher de nouvelles missions passionnantes pour les volontaires… Bref, Mathieu résume : « Nous devons toujours nous réadapter. »
Et les conditions salariales ? Un chargé de mission service civique touche un salaire d’environ 1850 € brut mensuel à son entrée en poste. « L’autonomie compense le fait de ne pas être super bien payé », ajoute Mathieu. « Mais, au fur à et mesure, on a la possibilité d’évoluer au sein du réseau ». Volontaire, coordinateur, fondateur d’une antenne régionale puis chargé de mission service civique… Mathieu sait de quoi il parle.

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